Les histoires d’amours et de sexe font de très beaux poèmes, surtout lorsqu’ils sont racontés par lui.
C’est l’époque ou les garçons se tuent à ressembler à des filles, et les femmes doivent être des hommes.
Tu dis que je suis bête mais papa m’a dit de ne pas jouer à l’idiote et d’être forte. Il est pourtant plus facile d’être con aujourd’hui. Personne ne vous embête quand vous êtes à l’ouest.
J’aime quand tu glisse ta main entre les portes de l’ascenseur, que tu stop avec force et assurance. Tu te faufile entre ces portes et plonge dans le gouffre avec entrain et aisance, et avec un léger sourire au coin des lèvres.
Le cowboy se tient tout près de moi sans bouger le petit doigt, mais son humeur décadente hante ce tout petit espace. Quelle délicate attention, quel délicat fumet. Je suis paralysée et glacée, mais il y fait très chaud.
Le cowboy ne surveille plus les vaches au pré il porte les lunettes de James Dean et s’habille chez Zara ou H&M. Il ne fume plus de roulé mais des Malboro light, Il ne pique plus et parfois même, pas assez, il ne défend plus les jolies demoiselles éperdues, il se la joue playboy.
Le cowboy ne pue plus la sueur il pue « le mâle » de Jean-Paul Gauthier.
Nous montons très haut très vite en altitude tout va trop loin, la mécanique du système déraille sans cesse nous ne savons que faire à part continuer à faire semblant de s’ignorer. Je sens ses tempes battre et je vois ses poignets se serrer très fort, je suis plaquée contre le mur, l’angoisse et le zèle m’envahissent, et la vitesse me fait perdre le contact de la terre. Quelques gouttes perlent sur le bras contracté du cowboy, la tension est à son comble. Le métal qui m’entoure est si froid et la buée sur le miroir se répend, pendant quelques instants je pense aux vaches oubliées dans leur pré, elles sont penaudes, elles ne bougent plus, elles sont à peine vivantes, elles me haïssent car je leur ai volé leur protecteur le temps d’un aller retour dans cet ascenseur. Mes ongles raillent le plancher et marque le mur au fer blanc, et le bruit irritant transperce mon tympan. Mon cowboy est bien trop beau mais le soleil tape trop fort et je ne veux plus monter si haut, monter seule ou avec et sans toi l’ascenseur s’arrête net !
Le vent souffle bien fort, mais je m’enfuis sans un mot, et j’entends le cowboy resté accroupi devant les portes armé de son calibre près à déguéner, j’entends le déclic mais pas l’impact.
Je me roule par terre je hurle je crie je me débats mais je n’ai pas mal. J’ai très peur, et je me roule dans la boue, je suis atterrée et je rampe comme un rat. J’aperçois tes chaussures, des Docs Martins cuivrées elles me font face, je suis à tes pieds et je patauge. J’essaie de t’attraper mais tu recule d’un pas en arrière puis d’un deuxième. Tout en douceur tandis que je continue de crier. Mes mains s’agitent, mes jambes glissent, je ne peux plus me relever, je suis attachée, plus je me débat, plus je m’enfonce. Je reste alors puisqu’il en est ainsi je n’ai plus qu’à tendre la main la paume relevée et j’implore. Quelques gouttes de pluies lavent mes saletés et je vois tes chaussures reculer encore d’un pas. Un de pieds se retourne et l’autre suit, je vois floue mes joues brûlent la boue me coule sur le visage. Il ne reste bientôt plus que la trace de tes pas sur le bitume mouillé. J’ai avalé des moutons de paille. Ma gorge se bouche et je recrache tout ça en espérant qu’un peu de poison ai pu t’atteindre.
Le Cowboy du jour : Marlon for ever
Picture : Brando by Warhol
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